Bonjour! Je m'appelle Myrna Deasy mais mes amis me surnomment Mimy. Je suis né(e) à Londres le 10 avril 1994 et de ce fait j'ai donc dix-huit ans. Côté coeur, je suis célibataire, sachant que mon orientation sexuelle est hétérosexuelle. J'appartiens au groupe APPESO.

Elle attire l'œil et elle en ignore la raison. Peut-être que les gens sont simplement émerveillés par la douceur et la mélancolie de son regard, la splendeur de ses yeux de couleur miel, l'acrimonie qu'ils éprouvent lorsqu'ils s'aperçoivent qu'elle pourrait être bien plus jolie si elle avait des cheveux ondulés. Or, ils sont très longs et raides. Cette douce jeune fille aux cheveux châtains clair est de taille moyenne ; un mètre soixante-huit. Un corps assez fin, mais bien proportionné, de bonnes mensurations, ni une grosse poitrine, ni une petite. Le juste milieu.

L'ange à la peau laiteuse et enfantine, une aussi douce et blanche que la sienne, il était difficile d'en trouver. Lorsqu'elle éprouve la moindre émotion, ses joues se mettent à rougir. Les traits de son visage sont purement occidentaux, aucune origine asiatique, à son plus grand regret. Ses lèvres bien rouges, bien que petites mais bien attirantes. Oui, il y en avait plus d'un qui avait eu ce fantasme...Quant aux vêtements, ce n'est pas si important pour elle. Néanmoins, elle sait toujours comment bien s'habiller, de façon simple mais correcte. Elle a une préférence pour les couleurs vives. Ses trois couleurs favorites ; Vert, rouge et bleu, pouvant donc assortir les couleurs à sa manière.

« Le bonheur viendra-t-il me trouver un jour, en me tendant la main et en m’accordant cette chance de changer et d’enfin connaître ce bien-être quotidien, ne serait-ce qu’une fois ? ».
C’est la phrase qu’elle ne cesse de se répéter ;
« Ô destin cruel, pourquoi m’as-tu donc laissé naître d’une telle candeur, pourquoi donc dois-je me laisser intimider par la moindre parole que l’on m’adresse ? »

Ces pensées sont et restent éternelles. Elle ne pourra changer, même si toutefois elle le désire, elle ne peut faire du mal à une personne. On peut lire sur son visage tel un livre ouvert, les pensées qu’elle peut avoir, sans aucun effort, ses émotions sont bien visibles. Une rougeur s’installe sur ses joues lorsqu’elle est gênée, que ce soit par un compliment ou par quelque chose qui l’aie troublé ou ému. Cette jeune demoiselle est bien mûre pour son âge, parlant de manière très soutenue, elle a été éduquée comme cela. Sa vie n'est emplie que de rêves, rien que cela. De nature bien enjouée, gentille et douce, elle se contente facilement de ce qu'elle a.

Pas le moins du monde collante ou énervante, elle ne fera jamais de réflexions aux autres personnes si elles ne sont constructives. Ceux qui critiquent soi-disant pour constater, elle n'est de ce genre. Haïssant la violence, qui est pour elle le moyen le plus lâche de régler un problème, c'était encore pire que de fuir face au danger. A ses temps libres, elle écoute de la musique et lit des romans, à l'eau de rose ou policiers qu'elle apprécie également.

Elle a un grand défaut, elle est extrêmement timide, ne pouvant parfois même plus parler si la personne en face la déstabilise. Elle ne sait pas se défendre et ne tient pas à apprendre à le faire. Elle est assez sensible, le moindre compliment ou réflexion est susceptible de la toucher, en bon ou en mal. Myrna a une faiblesse, elle ne s'attache guère vite aux personnes qu'elle apprécie et ce, depuis la mort de son cher frère. Même si elle connaît quelqu'un depuis assez longtemps, elle tisse un lien avec lui qui est fort mais jamais assez pour éviter d'être blessée, essayant d'être la plus distante possible. Mais qui peut être très fragile si ces personnes la délaissent. L'affection lui était facilement saisissable malgré son essai de contrôle de soi, son petit côté mignon attire certes des personnes mais en énerve également d'autres, après tout, nul ne pouvait plaire à tout le monde.

Elle a déjà tenté maintes fois de changer sa façon d'être, pour paraître plus sûre d'elle, mais tous ses essais étaient voués à l'échec. Elle ne peut décidément guère demeurer autoritaire ou imposante. Dès que les autres la voient, ils perçoivent dans l'immédiat sa faiblesse et son innocence. Bien malgré elle, tout ce qu'elle peut faire, c'est avancer en se faisant écorcher par mille mots blessants, si elle y survit. Elle garde néanmoins ce minime espoir d'être appréciée pour ce qu'elle est et d'être traitée comme il se doit et de trouver cet être à qui elle s'attacherait, sans angoisse de le perdre. Un rêve ? Non. Une simple utopie.

Londres. Une naissance non prévue, celle de Myrna Deasy, le dix avril mille neuf-cents quatre-vingts quatorze à onze heures du matin, elle était restée seulement sept mois dans le ventre chaleureux de sa mère.

Sa mère la tenait chaleureusement dans ses bras avant d’être tristement séparée d’elle par l’une des infirmières, le père de cet enfant était arrivé en retard à l’accouchement après avoir été prévenu. Il était heureux de voir sa fille dont le grand frère était arrivé en même temps pour la percevoir. La ressemblance entre Myrna et son frère de deux ans était frappante, en réalité, son frère avait été adopté. Pourtant, ils avaient la même couleur des yeux et des traits semblables. Cette similitude avait changé leur relation, dont les liens allaient être très solides et fusionnels.

Quelques années passèrent, la jeune fille avait désormais cinq ans, les parents de celle-ci s’étaient sérieusement disputés, manque de respect suivi d’insultes, cela les avait conduit au divorce. Seulement, elle ne désirait en aucun cas se séparer de son frère avec qui elle était plus proche que n’importe qui, tous deux ne désiraient pas choisir de vivre chez l’un des parents. Aussi, l’oncle de Myrna et de William, son frère, a décidé de les prendre en charge et de les élever comme il faut à condition qu’ils voient régulièrement leurs parents. Aux huit ans de la jeune fille, pour la première fois, elle s’était fait punir par son oncle, qui la battait à présent chaque soir, complètement aveuglé et possédé par les effets de l’alcool. Son frère intervenait à chaque attaque mais il ne pouvait rien faire contre lui, il devint bien dangereux lorsqu’il prit sa bouteille de verre et la brisa sur William. Myrna avait crié de toutes ses forces mais elle n’entendit que son écho, personne ne les avait secourus, elle avait pris son frère contre elle, en le couvrant, elle se prit elle-même un coup de bouteille qui était déjà cassée au bas du dos. Le frère et la sœur avaient ainsi perdu connaissance au même moment, se réveillant à l’hôpital, affaiblis d’avoir perdu tant de sang.

Ils avaient vécu le cauchemar d’être battus trois longues années par leur oncle, or, il se trouve que celui-ci nia toute responsabilité mais fut arrêté grâce aux témoignages des deux enfants. Elle avait désormais dix ans, William en avait douze, ils décidèrent pour être hors de danger de retourner vivre chez l’un de leurs parents. N’ayant d’autres choix, Myrna partit vivre chez sa mère et William chez son père, ils étaient si tristes de se séparer, néanmoins, ils se donnaient rendez-vous en cachette pour pouvoir se voir. Leur oncle a cependant été relâché au bout de deux ans pour bonne conduite et n'a plus jamais recherché Myrna et William. Un jour, alors qu’il pleuvait averse, le onze avril ; le lendemain du jour de son anniversaire qu'elle avait d'ailleurs passé avec William, elle se rendit à l’endroit habituel pour rencontrer William. Et là, elle le vit, allongé, se noyant dans son sang. Le pire, c'est qu'elle avait pressenti cela la veille, seulement un pressentiment. Elle ne comprenait plus, elle était perdue et désemparée.

Que lui était-il arrivé ? Les larmes coulèrent toutes seules, criant à l’aide, de toutes ses forces. Elle le prit aussitôt contre elle, les yeux mi-clos, il parvint à articuler seulement quelques mots « Myrna… Prend soin de toi… J-Je… t’aime, petite sœur… ». Il joignit à ces paroles un geste qui avait encore plus déstabilisé la jeune fille, il posa une main sur son visage et déposa un baiser sur ses lèvres avant de s’endormir éternellement. Ce mal qu’elle ressentait à ce moment-là serait à jamais le pire souvenir de son existence, qu'elle ne pourrait retirer de sa mémoire. Ce n'était pas une mort accidentelle, il était en parfaite santé, son médecin pouvait en témoigner. Quelqu'un l'avait blessé, c'était certain, Myrna avait eu des doutes sur son oncle et ses soupçons étaient fondés. Sans preuves, elle ne pouvait rien faire, mais c'était impossible que ce soit quelqu'un d'autre qui l’ait tué. Elle avoua alors son incertitude aux policiers et inspecteurs se trouvant sur les lieux, ils se rendirent donc à l'appartement de leur oncle mais n'y trouvèrent personne. Ils avaient appris quelques jours plus tard qu'il avait quitté le pays pour se rendre en Italie.

Perdre l’être le plus cher au monde, à quoi bon vivre ? Cette jeune fille bien naïve a perdu toute joie de vivre depuis ce jour, les larmes coulant durant des semaines sans s’arrêter. Elle n’en pouvait plus de cette vie qui ne lui apportait que de la peine. Elle se sentait si fautive, elle avait causé le divorce de ses parents et la mort de son frère bien aimé. Comment est-il mort ? Tous en ignoraient jusqu’à présent les motifs qui ont poussé quelqu'un à le tuer sauf elle. Cette déclaration était-elle uniquement fraternelle ? Le premier baiser qu’il avait volé à Myrna l’avait laissé si douteuse des sentiments qu’il éprouvait pour elle. Elle ne savait pas ce qu’il ressentait réellement et ne le saurait sans doute jamais, mais elle n’oubliera guère ce visage et ce doux baiser, plus jamais elle ne s’attacherait à quelqu’un, le risque de le perdre était si grand. Autant vivre seule et ne faire de mal à quiconque jusqu’à sa mort, elle en souffrirait seule, dans son monde empli de nostalgie et de mélancolie, pleurant pour toujours la mort de William, son unique amour, bien que fraternel.

A ses dix-neuf ans, elle reçut une lettre de Falcone où elle avait été acceptée. Nouveau départ, nouveau pays ; l'Italie, elle s’y installa avec sa mère. Ayant un père italien, Myrna était billingue et avait un parfait accent. Dans la lettre, un institut nommé « Falcone » y était mentionné, elle voulait absolument profiter de cela pour être seule, quitter sa mère malgré tout l’amour qu’elle porte pour elle. Elle ne veut plus faire souffrir qui que ce soit, aussi, sa mère accepta de la laisser intégrer cet établissement dans le but de s’intégrer et de s'ouvrir aux autres. Cependant, Myrna n’avait aucunement l’attention de laisser qui que ce soit l’approcher de près, l’angoisse de s’attacher à une personne était si grande qu’elle ferait tout pour que cela n’arrive jamais. «Italie... C'est là où tu trouves.... Assassin, je te tuerai, je vengerai William...». William, veille bien sur ta petite sœur que tu aimes tant, ne la laisse pas mourir de solitude et de soif de vengeance…

(c) Ségo Soyana

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