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La foule l’emplissait de joie : les enfants, les parents qui cédaient à toutes leurs tentations. C’était la première fois qu’elle venait dans un tel lieu, et son visage reflétait son excitation. Elle resta un instant à l’entrée du parc, les yeux pétillants en observant les manèges lumineux.

Quelques secondes passèrent, et le temps de la surprise passa. Elle avança un pas après l’autre, goûtant à ce sentiment qui envahissait son corps. Les gens la bousculaient, elle s’en fichait. Elle s’arrêta devant un stand de barba papa. « Donnez-m’en une, s’il vous plait. » L’homme qui tenait le stand ne semblait pas aussi euphorique que sa cliente. D’un geste lent et las, il lui fit sa friandise avant de lui demander l’argent. Charlie sortit son maigre porte-monnaie, et fouilla les petites pièces. « Un cinquante… Quatre-vingt-dix… » Il lui manquait cinq centimes. Elle se mordilla la lèvre inférieure, avant de regarder son interlocuteur, un peu gênée. « Il me manque cinq centimes… » L’homme la regarda d’un air dédaigneux, avant de placer la barba papa sur un socle. « Tant pis. Tu te débrouilles. » La néo-zélandaise sentit sa colère monter quelques peu. Pour qui il se prend ? sale con. « C’est que cinq centimes, merde ! » Elle donna un coup de pied dans le petit stand, juste pour marquer sa colère –elle se fit plus mal qu’autre chose. Rageusement, elle fit demi-tour avant de s’asseoir dans un coin tranquille, s’allumant une cigarette pour chasser sa frustration. « Tous les mêmes. »

Elle termina sa seconde cigarette avant de l’écraser sous sa basket. Elle commençait à avoir chaud, et retira donc son sweat et le posa en travers sur son sac. Celui-ci tapait au rythme de ses pas contre ses genoux. Soupirant pour se calmer, elle passa de nouveau devant le stand de barba papa. La jeune femme marmonna sans sa barbe –sans jeu de mot douteux- : « Sale con. » Elle avança plus vite, rasa le stand et vola la sucrerie tout en mettant l’argent qui lui restait sur le comptoir, avant de partit aussi loin que possible du vendeur. « Il va pas me faire chier celui-là. Pas pour cinq centimes. »

HRP: