Konstantine. Les gens ne savent pas trop quoi penser en entendant ce simple nom. Konstantine, c’est le prénom d’une jeune fille de chez les Icidio. Mais ce n’est pas que ça. Lily, c’est cette jolie petite brune assise dans un fauteuil, en train de lire avec placidité un bouquin en allemand, qui arbore un léger sourire narguer, presque provoquant. Lily, c’est elle. Pas une quelconque Appesos qui s’est jeté dans les jupons de sa mère parce qu’on l’a mal regardé. Ils sont cons ces Appesos, quand même. Bref. Konstantine, c’est elle, et quand on parle d’elle, c’est toujours avec une certaine gêne, parce qu’on ne sait jamais trop quoi penser à son sujet. Vraie ? Fausse ? Violente ? Cache-t-elle sont jeu, ou est-elle réellement désagréable ? Lire en elle est difficile, tellement ses faces sont nombreuses et son caractère changeant. Elle est étrange, cette Icidio, ça c’est sûr. Elle n’est pas comme les autres, en tout cas. Elle ne méprise pas les autre gens, elle n’a rien contre les faibles, et elle ne joue pas la carte de la supériorité sur les autres sous prétexte que son rang à elle est plus élevé que le leur.

A la vérité, miss Hohen est une fille étrange. La plupart du temps, elle a l’attitude typique du Icidio, mais ça, elle n’y peut rien. Elle a les mains dans les poches, le regard haut, et elle ne détourne pas le regard quand on la fixe dans les yeux. Son franc-parler est vif et net, elle a pour habitude de taper pile là où ça fait mal, toujours avec ce petit regard métallique accompagné d’un haussement de sourcil, comme pour s’étonner d’avoir tapé dans le mille et d’avoir fait du mal à son interlocuteur. C’est ça, de lui chercher des ennuis, à Konstatine. Elle ne lève que rarement le ton, et généralement, sa voix traînante et moqueuse a tendance à calmer les gens qui la prennent pour une fille sans importance. Là est le danger. Konstatine Helena Hohen n’est pas sans importance. Elle est peut-être petite, mais ce n’est pas une raison pour la prendre comme punching-ball. Les gens qui s’y risquent rampent généralement vers l’infirmerie, tenant entre leurs mains serrées sur le pantalon le peu de virilité qu’il leur reste, tout ça pour mendier d’une voix aigüe et pitoyable de quoi faire passer la douleur. Et quand on la regarde, elle a ce léger demi-sourire supérieur et ce haussement d’épaules méprisant, comme pour dire que très sérieusement, ce n’est pas sa faute si tous les hommes qu’elles croisent sont constitués de papier mâché et qu’ils se déchirent au moindre coup de poing. Ils n’avaient pas à lui faire d’ennuis, voilà tout. Quiconque ayant un instinct de survie un poil plus développé que la moyenne ne s’approchera pas de Konstantine, à moins d’avoir une bonne raison. Car elle respire le calme et l’assurance, et l’autorité naturelle que lui confère l’expérience. Sa propre expérience, bien sûr. Cependant elle n’est pas non plus totalement fermée au contact humain, malgré une misanthropie très prononcée. Elle est ouverte et chaleureuse avec tout le monde mais fait une distinction très nette entre les gens – le peuple, les gens qui s’agitent autour d’elle – et ses amis, sa meute à elle. Ayant un caractère très louve, elle montrera les dents aussitôt qu’on s’en prendra à quelqu’un de sa meute, ou qu’une personnalité étrangère essayera de s’y incruster, avec plus ou moins de finesse. Et comme dans une meute, elle respecte les Alphas. Si elle estime être l’Alpha de sa petite meute à elle, donc chargée de la protection de tous ses amis, en gros, elle sait reconnaître l’autorité d’autres Alphas.